Vendredi 22 mai, salle des fêtes, exposé de Madame Fatou MBAYE pour Peuples solidaires - Le débat sur les agro carburants a commencé au Sénégal après la visite du Président Wade au Brésil.
Dans un contexte mondial où le prix du pétrole est de plus en plus cher, combiné au changement climatique, les objectifs contraignants d’incorporation des agro carburants dans le transport par l’UE et les USA sont venus alimenter ce débat.
Le Sénégal importe plus de 60% de ses produits alimentaires et a une production agricole vivrière faible donc soumise aux évolutions du contexte mondial. En guise d’illustration, la production annuelle de riz qui tourne autour de 250 000 tonnes demeure très faible par rapport aux besoins nationaux (600 000 tonnes importées par an).Au Sénégal, la situation alimentaire est préoccupante dans le monde rural: 51,2% des ménages en situation d’insécurité alimentaire sévère et 41,3% en état d’insécurité alimentaire modérée (Profil alimentaire du Sénégal, 2008).
L’Europe encourage la production des agro carburants dans les pays en développement. Ceci justifie la présence d’investisseurs internationaux et leur forte demande en terres pour produire des agro carburants. Des projets de production industrielle de biocarburants à partir du jatropha sur des superficies allant à chaque fois de 5000 à 50000 hectares de terres, sont en cours de négociation avec l’Etat du Sénégal. (Au total 360 000 hectares)
Mais le jatropha ne commence à produire des graines qu’après 3 années de plantation. Les graines de jatropha ne sont pas consommables par la population. Elles ne peuvent servir qu’aux agro carburants.
Les agro carburants sont dénoncés comme une des causes de la flambée des prix des céréales et de la crise alimentaire mondiale en 2008.
Le prix élèves des denrées agricoles ont eu un impact négatif dans les pays en développement dépendant fortement des importations pour satisfaire leur besoin alimentaire. "Nous ne pouvons pas manger de jatropha, mais nous pouvons manger du riz" disaient les agriculteurs sénégalais quand, en 2008, le Sénégal connaissait les émeutes de la faim.
Où se trouve la priorite? L’énergie pour les voitures ou l’alimentation pour les hommes ?