jeudi 12 novembre 2009

Le monoxyde de carbone : un gaz invisible, inodore et mortel

Le monoxyde de carbone (CO) est la première cause de mortalité par intoxication en France.

Un gaz à l'origine de graves intoxications
Prenant la place de l'oxygène dans le sang, il peut s'avérer mortel en moins d'une heure :
- 0,1 % de CO dans l'air tue en 1 heure,
- 1 % de CO dans l'air tue en 15 minutes,
- 10 % de CO dans l'air tuent immédiatement.

L’intoxication faible dite « chronique » se manifeste par des maux de tête, des nausées, une confusion mentale, de la fatigue. L’intoxication est lente et les symptômes de cette intoxication peuvent ne pas se manifester immédiatement.

L’intoxication aiguë entraîne des vertiges, une perte de connaissance, une paralysie musculaire, des troubles du comportement, voire le coma ou le décès.

En cas d’intoxication grave (chronique ou aiguë), les personnes gardent parfois des séquelles à vie : migraines chroniques ou bien dépendances neurologiques invalidantes (troubles de la coordination motrice, paralysies de toutes formes). Ces intoxications sont actuellement suspectées de perturber le développement cérébral des enfants et notamment leur fonctionnement intellectuel.

Près de neuf épisodes d’intoxications sur dix (87 %) ont lieu dans l’habitat.
Plus des trois quarts des intoxications ont lieu pendant la saison de chauffe, d’octobre à mars.

Les sources de monoxyde de carbone dans l’habitat correspondent aux différents appareils à combustion :
- les chaudières et chauffe-eau,
- les poêles et cuisinières,
- les convecteurs fonctionnant avec des combustibles,
- les appareils de chauffage fixes ou mobiles (d’appoint),
- les braseros et barbecues,
- les cheminées et inserts, y compris les cheminées décoratives à l’éthanol,
- les groupes électrogènes ou pompes thermiques,
- les engins à moteur thermique (voitures et certains appareils de bricolage notamment),

La chaudière est la source d’intoxication au monoxyde de carbone dans l’habitat la plus fréquemment mise en cause (42,4 % des cas d’intoxications).

Un risque connu mais pas toujours pris en compte
Neuf personnes sur dix (90 %) pensent que le monoxyde de carbone présente un risque élevé pour la santé des Français. Pourtant :
- parmi les personnes équipées d’un appareil de chauffage à combustion, qu’il soit fixe ou mobile, plus des trois quarts estiment ne pas avoir chez elles d’équipements présentant un risque d’émission de monoxyde de carbone.
- seule 11 % de la population estime courir personnellement un risque élevé d’être victime d’une intoxication au cours de la vie.
- 57 % sont même convaincus qu’avec les moyens de chauffage actuels, les intoxications au monoxyde de carbone sont devenues rares.

Les conseils pour éviter les intoxications
1. Avant l’hiver, faire systématiquement intervenir un professionnel qualifié pour contrôler les installations

> Faire vérifier et entretenir chaudières, chauffe-eau, chauffe-bains, inserts et poêles.
> Faire vérifier et entretenir les conduits de fumées (par ramonage mécanique).

2. Toute l'année et particulièrement pendant la période de chauffe, assurer une bonne ventilation du logement
> Aérer tous les jours pendant au moins 10 minutes, même quand il fait froid.
> Ne pas obstruer les entrées et sorties d’air (grilles d’aération dans les cuisines, salles d’eau et chaufferies principalement).

3. Utiliser de manière appropriée les appareils à combustion
> Ne jamais faire fonctionner les chauffages d’appoint en continu. Ils sont conçus pour une utilisation brève et par intermittence uniquement.
> Respecter scrupuleusement les consignes d’utilisation des appareils à combustion (se référer au mode d’emploi du fabricant), en particulier les utilisations proscrites en lieux fermés (barbecues, ponceuses…).
> Ne jamais utiliser pour se chauffer des appareils non destinés à cet usage : cuisinière, brasero...

4. Entretenir les appareils
> Nettoyer régulièrement les brûleurs de la cuisinière à gaz (on doit voir la flamme dans chaque orifice). S’ils sont encrassés, le mélange air-gaz ne s’effectue pas dans de bonnes conditions et le brûleur peut s’éteindre, notamment quand il est au ralenti. Une flamme bien réglée ne doit pas noircir le fond des casseroles.

5. En cas d'installation de nouveaux appareils
> Ne jamais placer les groupes électrogènes dans un lieu fermé (maison, cave, garage…) : ils doivent impérativement être installés à l’extérieur des bâtiments.
> S’assurer de la bonne installation et du bon fonctionnement de tout nouvel appareil à gaz avant sa mise en service et exiger un certificat de conformité auprès de l’installateur.

Les détecteurs de monoxyde de carbone : ce qu’il faut savoir
Il existe sur le marché des détecteurs de monoxyde de carbone pour lesquels des procédures d’évaluation sont en cours. Cependant, ces détecteurs ne suffisent pas pour éviter les intoxications. La prévention des intoxications passe donc prioritairement par l’entretien et la vérification réguliers des appareils à combustion et conduits de fumée, l’aération
quotidienne, l’utilisation appropriée des groupes électrogènes et chauffage d’appoint, etc.

En cas d'accident
Maux de tête, nausées, malaises et vomissements peuvent être le signe de la présence de monoxyde de carbone. Les consignes de sécurité sont simples :
- aérer immédiatement,
- arrêter si possible les appareils à combustion,
- évacuer les locaux,
- appeler les secours : 112 (n° unique d'urgence européen) ou 18 (pompiers) ou 15 (SAMU)
- ne pas réintégrer les lieux avant d'avoir reçu l'avis d'un professionnel du chauffage ou des Sapeurs Pompiers.

Renseignements :
A télécharger : dépliant "Les intoxications au monoxyde de carbone concernent tout le monde... les bons gestes de prévention aussi" (PDF - 450 Ko),
A télécharger : affiche de la campagne de prévention (PDF - 451 Ko),